Communication responsable : choisir le papier et l’impression grâce aux labels environnementaux

 

1. Les premiers pas vers une communication plus verte

Vous souhaitez imprimer un support de communication, par exemple votre carte de visite, et par manque de temps ou d’envie, les préoccupations environnementales vous passent au-dessus de la tête. Après tout ce n’est que 200 exemplaires, l’impact sur la planète semble presque insignifiant… pourtant chaque action moins polluante compte (l’urgence climatique est une bien réelle !) et la communication responsable est un atout pour votre entreprise. Choisir un papier et une impression écologiques fait partie du processus d’éco-conception de vos outils de communication. L’éco-conception graphique est une démarche globale qui permet de diminuer l’impact environnemental de votre communication en trouvant des solutions écoresponsables à chaque étape de la création d’un support : du graphisme à l’impression. Concentrons sur l’étape du choix du support et de l’impression.

 

papier impression écologie

Avant de vous questionner sur la nature du papier, veillez à choisir un format classique dit standard et une épaisseur inférieure à 200 gr, en cohérence avec votre projet, afin d’utiliser moins papier (moins dematière première et pas de chute lors de la coupe du papier).

La fibre composant un papier peut être d’origine recyclée. Le papier recyclé a une qualité équivalente au papier non recyclé, aucune excuse pour ne pas le privilégier. Le recyclage des fibres permet d’économiser de l’eau et de l’énergie (en comparaison à la production de papier issu de pâte vierge) etde réduire de dix fois la consommation des ressources dont le bois, selon l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie). En effet, sans recyclage, il faudrait au minimum 2 tonnes de bois pour fabriquer 1 tonne de papier. Avec 1 tonne de vieux papiers, on obtient 900 kg de papier recyclé. Ce papier peut être constitué de deux types de fibres récupérées de la postconsommation et de la préconsommation. Les fibres post-consommation sont issues du papier que l’on utilise, le papier recyclé estun exemple de l’économie circulaire. Il est donc important d’effectuer un effort de collecte et de tri. Il est nettoyé, parfois désencré et sans utiliser de produits chimiques dangereux tel que le chlore. Le plus souvent, les fibres pré-consommation ne subissent aucun blanchiment et désencrage car il s’agit de papier jugé impropre à l’utilisation finale par exemple des chutes de papier d’imprimeries.

2. La classification environnementale des papiers par le WWF

 

Le WWF propose depuis 2015 une classification des papiers graphiques vendus en France basée sur une analyse multi-critères :

  • la qualité des fibres recyclées : le taux de fibres recyclées et de fibres post-consommation ;

  • la qualité de la gestion durable des forêts d’où sont issues les fibres vierges ;

  • l’impact environnemental du processus de fabrication (eau, énergie, air) ;

  • la qualité du système de contrôle (audit indépendant) sur les trois critères précédents et la traçabilité des produits.

Les papiers responsables sont dans les catégories allant du A au AAA (AAA étant un excellent papier). Il faut associer 2 labels pour obtenir d’obtenir des garanties sur la provenance des fibres et l’impact environnemental du processus de fabrication.

wwf classification papier

Les labels et les certifications des papiers et des imprimeurs

Les labels et certifications garantissent notamment la gestion durable des forêts et la limitation de la pollution dans la production. Découvrez les principaux sigles et leurs significations pour vous guider dans votre choix :

Sur l’origine du papier :
labels environnement bois

La certification FSC (Forest Stewardship Council) lorsqu’elle s’applique au papier indique que le bois est issu de forêts gérées durablement. Les exigences écologiques, sociales et économiques sont définies à l’international et adaptées au niveau national. La certification FSC c’est 3 labels différents en fonction dela composition du produit :

  • Le label FSC 100% : fabriqué à partir de 100% de fibres provenant de forêts certifiées FSC.

  • Le label FSC Recyclé : fabriqué à partir de 100% de fibres recyclées, dont au moins 85 % issues de la post-consommation.

  • Le label FSC Mixte : fabriqué à partir d’un mélange de fibres : au moins 70% des fibres sont issues de forêts certifiées FSC et/ou de fibres recyclées, au plus 30% de fibres recyclées, et/ou de fibres contrôlées.

La certification PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification) c’est un engagement dans la gestion forestière durable. Le produit est issu de forêts gérées durablement, de fibres recyclées ou contrôlées comme provenant de sources non controversées. Pour un papier recyclé il y a deux possibilités :

  • le produit contient entre 70 et 85% de fibres recyclées : c’est le logo PEFC Recyclé ou le logo Certifié PEFC

  • le produit contient plus de 85% de fibres recyclées : le logo PEFC Recyclé avec la mention « Certifié PEFC Ce produit est issu de sources recyclées et contrôlées. »

Le label APUR (Association des Producteurs et Utilisateurs de papiers Recyclés) assure le contrôle des matières premières et de la fabrication. Les papiers contiennent au minimum 50% de fibres recyclées, le pourcentage est indiqué dans le logo.

eco label

Les labels environnementaux ou écolabels respectent la norme internationale ISO 14024 qui fixe des exigences sur les impacts environnementaux des produits (dont le papier) et des services tout au long de leur cycle de vie. Par exemple lors de la production : limiter la consommation d’énergie et la pollution de l’eau et de l’air au cours. Ils sont attribués par des organismes indépendants qui effectuent des contrôles de conformité. Les critères précis à l’obtention du label sont instaurés par un ensemble d’acteurs : pouvoirs publics, associations de protection de l’environnement, associations de consommateurs et représentants des professionnels de la catégorie concernée par le label. Ils visent une amélioration continue en révisant régulièrement les critères.

L’Ecolabel européen s’applique notamment au papier. En plus des exigences sur le cycle de vie du produit, le label vise à mieux informer les consommateurs des incidences qu’ont les produits sur l’environnement.

L’Ange bleu (ou Blauer Engel) : l’écolabel allemand. Sans mention particulière sur le label, il s’agit d’un papier fabriqué à partir de fibres recyclées (la proportion de fibres vierges ne doit pas dépasser 250 kg pour la production de 1000 kg de nouveau papier). Néanmoins il n’y a pas de traçabilité sur l’origine des fibres. La mention 100% Altpapier garantit que le papier est fabriqué à partir de 100% de fibres recyclées post-consommation. Le label est exigeant sur le blanchiment et interdiction d’utilisation de substances dangereuses (plomb, chrome, etc.).

L’Ecolabel nordique ou Le Cygne Blanc (Nordic Ecolabel ou Nordic Swan) : garantit que le papier a été fabriqué avec au moins 75% de fibres recyclées post-consommation ou d’au moins 30% fibres provenant deforêts gérées durablement ou d’un mélange des deux. Pour la fabrication de la pâte à papier, les critères environnementaux concernent également la consommation d’énergie et l’interdiction des substances dangereuses pour la production.

Concernant les sites de production :

imprimvert-norme-iso

Le label Imprim’vert : les imprimeurs s’engagent à des pratiques respectueuses de l’environnement. Cesont 5 critères dont l’élimination conforme des déchets dangereux et l’interdiction d’utiliser des produitstoxiques.

La norme ISO 14001 : une certification reconnue dans le monde entier, sur la démarche environnementale de l’entreprise, en donnant des outils et visant des objectifs pour produire mieux et recycler plus à travers la consommation d’énergie, l’impact environnementale des matières premières, la gestion des déchets, etc.

 

Certains imprimeurs utilisent les encres végétales qui ont une moindre impact sur l’environnement, le plus possible, dialoguer avec l’imprimeur choisi, pour en savoir davantage sur les matières premières utilisées (papiers, encres…), il est là pour expliquer son engagement et vous guider dans une impression verte.

La pollution concerne aussi le transport jusqu’à votre domicile. Pour ces achats faits en ligne, il n’est pas rarede découvrir seulement lors du suivi de livraison que l’imprimerie n’est pas située en France. De toute évidence, le transport, parfois en avion, génèrera plus de CO2 que souhaité. Il est préférable de d’essayer le plus possible de privilégier un imprimeur français proche de chez vous pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. De plus, la proximité et les échanges permettent de créer du lien sur votre territoire.

 
 
 

3. Les certifications FSC et PEFC : quelles garanties sur la gestion durable des forêts ?

 

Il est légitime de se questionner sur les labels et certifications et leurs actions de préservation de l’environnement. 63% des français réclament des mesures plus contraignantes pour la protection forestière selon le sondage « Les Français, la COP21 et l’action des maires des grandes villes » de l’Ifop en décembre 2020. La forêt fournit notre oxygène et possède un rôle essentiel sur la biodiversité, l’érosion, le cycle de l’eau, le climat mondial, etc. Il est donc essentiel de protéger les forêts, en France et partout dans lemonde.

protection forêt responsable

Les certifications FSC et PEFC d’un produit portent sur l’intégralité de sa chaîne d’approvisionnement, de production et de distribution. Le FSC demande pour être certifié : un engagement à conserver la forêt à un niveau de qualité initial et un plan de gestion forestière, un audit est réalisé chaque année. La certification PEFC se focalise sur un engagement d’amélioration continue de la gestion forestière par les exploitants. Aujourd’hui, le PEFC certifie 8,1 millions d’hectares de forêt en France, dont 5,7 millions en métropole. Vous avez peut être aperçu que ces dernières années des polémiques sont apparues, portées notamment par les ONG Greenpeace et WWF. Du côté du PEFC, c’est la mise en évidence d’un manque de contrôle dès l’attribution du label. L’enquête « Razzia sur le bois » de Cash Investigation diffusé en 2017 révélait de nombreuses failles et la toute-puissance de l’industrie. Suite au reportage, Greenpeace déclare estimer que le label FSC présente davantage de garanties que le PEFC, avant de se retirer de ce label également. En effet en 2018 Greenpeace s’est retiré de l’organisme à cause de l’absence de garantie d’une protection environnementale suffisante. Ces problèmes sont révélés au grand public notamment dans les reportages « Forêts labellisées, arbres protégés ? » (2018) d’Arte et « Sur le front Des forêts françaises«  (2021) deFrance 5. Il est donc difficile d’avoir des garanties sur l’exploitation des forêts. On ne peut que souhaiter des améliorations de la plupart de ces certifications avec des critères plus stricts et plus de transparence.

 
 

Pour conclure, les labels et les certifications sont indispensables au consommateur pour l’orienter vers des produits dont l’impact environnemental est moindre. Privilégier le papier recyclé est essentiel. L’idéal serait le papier 100% recyclé en combinant plusieurs labels sur l’origine des fibres, le processus de fabrication du papier et l’impression, par exemple le label FSC Recyclé avec l’écolabel L’ange bleu 100% Altpapier ou l’écolabel Nordique avec un imprimeur certifié Imprim’Vert, si possible local. En tant que graphiste éco-responsable, ma volonté est d’inclure une démarche raisonnée dans le maximum de projets de communication et de sensibiliser mes prospects et clients.

 

Serez-vous plus exigeants dans vos choix de papier et d’impression ?

 

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Sources photos : © Adobe Stock, © Freepik

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